Voici pourquoi les entreprises sont des partenaires essentiels pour faire progresser l’éducation des filles

La pandémie de COVID-19 a exacerbé les problèmes auxquels les filles étaient déjà confrontées en matière d'accès à l'éducation. Si les entreprises disposent du savoir-faire et des ressources qui peuvent aider à surmonter certains d’entre eux, il est donc essentiel d’aligner leurs actions sur les priorités nationales en matière d’éducation des filles.

15 décembre 2020 par Josephine Anan-Ankomah, Ecobank, Anna Thompson-Quaye, Global Partnership for Education, et Aparna Krishnamurthy, Global Partnership for Education
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Des élèves prenant des notes dans une école à Suapur au Bangladesh. Credit: Scott Wallace/Banque mondiale
Des élèves prenant des notes dans une école à Suapur au Bangladesh.
Credit: Crédit: Scott Wallace/Banque mondiale

L’éducation des filles est d’une grande importance pour toute société. Non seulement parce qu’elle transforme les vies des filles, mais également parce qu’elle a un grand impact sur la société tout entière. Elle contribue à améliorer la santé, à rendre les économies plus performantes et à former une nouvelle génération de dirigeants, entre autres.

Toutefois, de nombreux obstacles continuent d’empêcher les filles d’accéder à l’éducation. Des obstacles exacerbés par la pandémie de COVID-19 notamment.

Face aux fermetures des écoles, les filles se retrouvent confrontées à des difficultés d'accès à Internet, à des risques accrus de violences sexistes et de mariages précoces, ce qui augmente la probabilité qu'elles ne retournent jamais à l'école.

Les entreprises disposent du savoir-faire et des ressources qui peuvent aider à surmonter certains de ces obstacles et à mettre en œuvre des solutions. Aligner les actions des entreprises sur les priorités des pays en matière d’éducation des filles crée pourrait avoir un grand impact.

Pour les entreprises, investir dans l’éducation des filles peut s’avérer bien rentable comme l’ont démontré des études.

Un rapport (en anglais) du Global Business Coalition for Education, par exemple, indique que des filles éduquées deviennent des employées, des clientes et des leaders qualifiées. Cela montre ainsi que l’éducation des filles constitue également une opportunité commerciale de choix pour les entreprises, en plus d’être bénéfique aux initiatives de développement social et stratégique.

Lors d'un débat sur l'éducation des filles (en anglais), organisé récemment par le GPE et le Ministère britannique en charge des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement, des ministres de l'Éducation des pays partenaires du GPE et des chefs de grandes entreprises opérant tant au niveau régional qu’international ont discuté de la manière dont les initiatives du monde des affaires autour de l’éducation des filles pourraient être alignées sur les priorités des pays en matière d'éducation.

Voici trois des raisons évoquées selon lesquelles les entreprises sont des partenaires essentiels pour faire progresser l’éducation des filles.

1. Une mutualisation des forces d’entreprises opérant dans des secteurs diversifiés permettrait de venir à bout des principaux obstacles à l’éducation

Tout au long des échanges, les ministres de l'Éducation ont noté une inadéquation de plus en plus marquée entre les besoins des industries en termes de compétences et les qualifications des demandeurs d'emplois. Un état de fait qui rappelle la nécessité d'intégrer l’apprentissage des compétences du 21e siècle dans les programmes scolaires, afin de former les jeunes femmes selon les besoins du marché de l’emploi. Le monde des affaires est particulièrement bien placé pour combler cet écart.

Les entreprises peuvent faire entendre leur voix pour plaider en faveur du développement des compétences du 21e siècle et conseiller les ministères en charge de l’éducation et de la formation sur les compétences dont leurs industries ont le plus besoin.

Grâce à des programmes de mentorat des employés par exemple, elles peuvent encadrer des jeunes femmes, soutenir la formation des filles et des enseignants en leadership, mettre en œuvre des programmes d'apprentissage et encourager les futures femmes leaders sur le marché du travail.

Ecobank, par exemple (une institution financière panafricaine et partenaire commercial du GPE), a collaboré avec le gouvernement de l'État d'Ekiti au Nigéria (en anglais) dans le cadre d’un programme visant à autonomiser les femmes entrepreneures opérant dans cet Etat, en leur accordant des prêts spéciaux et en mettant à leur disposition des programmes de formation.

De telles initiatives peuvent permettre aux femmes de briser le cycle de pauvreté et d'exclusion financière, en leur offrant la possibilité d'envoyer leurs filles à l'école, d'accéder aux soins de santé pour leurs enfants et d'autonomiser les futures générations de filles.

Depuis le début la pandémie de COVID-19, différentes industries se sont réunies pour soutenir l'apprentissage continu des filles et des garçons.

Les nouveaux partenariats entre gouvernements, entreprises de télécommunications, entreprises proposant des solutions technologiques et fournisseurs de contenu ont mis à disposition des données gratuites et un accès à des plateformes d'apprentissage en ligne pour assurer la continuité de l’apprentissage des élèves pendant la période de fermeture des écoles.

La pandémie de COVID-19 nous a obligé à repenser la manière dont l'éducation est dispensée. Elle nous a fait comprendre qu'avec des partenariats stratégiques, il est possible de connecter les filles marginalisées à des opportunités d'apprentissage - ce qui représente une occasion idoine de passer à des formes hybrides d’offres de services éducatifs.

2. Les entreprises ont accès aux marchés locaux, ce qui leur permet de toucher un grand nombre de personnes et de saisir des opportunités d'engagement communautaire

Les entreprises, par le biais de leurs employés et de leurs chaînes d’approvisionnement, ont une présence forte au sein des communautés. Cela fait d’elles des partenaires précieux pour aider à sensibiliser sur l’importance de l’éducation des filles au niveau national et communautaire.

Lors de l’échange, les ministres de l’éducation ont noté que des pratiques et normes culturelles néfastes telles que les mariages des enfants et les grossesses précoces étaient l’un des obstacles les plus importants à l’éducation des filles. Les entreprises, grâce à leur infrastructure de marketing et à leur présence locale, peuvent soutenir des campagnes d’information efficaces susceptibles d’aider à sensibiliser les communautés à ces problèmes importants.

Le Rotary, par exemple, une des organisations partenaires du GPE, a collaboré avec des associations d’entreprises locales (en anglais) pour mener des campagnes de porte-à-porte dans des villages en Inde dans le but de convaincre les parents d’envoyer leurs filles à l’école pour qu’elles achèvent leurs études secondaires.

3. Les entreprises peuvent être des partenaires stratégiques dans la conception et la mise en œuvre d'outils de diagnostic sensibles au genre

Les entreprises sont équipées d'outils factuels pour mesurer le rendement de leurs investissements. Ces outils peuvent être adaptés à divers contextes nationaux pour aider les gouvernements à renforcer leurs systèmes de données sur l'éducation et à assurer un meilleur suivi des indicateurs ventilés par sexe.

Des données de qualité sont un outil essentiel qui aide les décideurs à identifier les lacunes, à mieux cibler leurs ressources et, en fin de compte, à contribuer à la base de données mondiales sur les politiques sensibles au genre. Le GPE estime que l’expertise et l’innovation observées dans le monde des affaires peuvent être mises à profit pour améliorer la capacité des pays à produire des statistiques et leurs systèmes de données (en anglais).

Compte tenu de la nature multidimensionnelle de l’éducation des filles, une action intersectorielle coordonnée est nécessaire pour obtenir des résultats à grande échelle. Les obstacles et les opportunités en matière d’éducation des filles ne sont presque jamais unidimensionnels. Ils nécessitent l’implication de diverses parties prenantes et des approches intersectorielles.

Cependant, l'établissement de partenariats multipartites peut être difficile. Au rang des difficultés les plus souvent rencontrées par les entreprises qui investissent dans les initiatives en faveur de l’éducation des filles, l’on peut citer la difficulté d’établir des liens stratégiques entre leurs programmes et les plans gouvernementaux, la mise à l’échelle de ces initiatives et la recherche de partenaires de choix sur le terrain.

Pour relever ces défis, il est essentiel d’aligner les initiatives des entreprises aux priorités des pays en matière d’éducation des filles. Le GPE, for de sa capacité de mobilisation et de son modèle de partenariat multipartite, est très bien positionné pour rendre cela possible.

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